mardi 30 septembre 2014

L'Exposition Universelle et la Tour Eiffel


Ouverte au public, l’Exposition Universelle témoigne d'un développement industriel sans précédent, après une crise économique de longue durée.

Ce sera l’un de premiers sujets d’une série d’articles, que ZAPOLSKA, journaliste, va écrire pour des journaux de Varsovie : La Tour Eiffel et L’Exposition Universelle. Elle s’y rend et la visite à plusieurs reprises, ce qui lui permet d’avoir l’occasion de rédiger plusieurs articles séparés, en décrivant de multiples pavillons qui se trouvent sur une grande surface, aux pieds de La Tour Eiffel et le long de la Seine. En visitant ces pavillons, elle explore et développe tout un éventail de sujets.

Peu de temps après son arrivée à Paris l'article qu'elle écrit s'intitule Les premières impressions de l’Exposition Universelle, dans lequel elle reproduit l’ambiance générale et le comportement des gens qui s’y promènent. Avec un clin d’œil à ses lecteurs et lectrices de Kurier Warszawski, elle décrit la vie, le comportement et les mœurs des Français, qui lui paraissent amusants et exotiques.

En découvrant la vie et les mœurs des Français, ZAPOLSKA veut tout connaître de Paris, saisir des impressions, des images, des événements, et transmettre à ses lecteurs polonais l’atmosphère et l’ambiance qui y règnent.

Elle fait partie des premiers visiteurs : du haut de la Tour Eiffel, elle voit et contemple ce Paris de Zola, et elle prend conscience que cette vue, offre pour la première fois à des milliers de gens de nouveaux horizons qui leur étaient jusqu’à présent fermés.

ZAPOLSKA aime également regarder et décrire la capitale depuis les hauteurs de la Butte de Montmartre, mais aussi en fréquentant des endroits mal famés, de la misère humaine.


Pour la cause des femmes


Son parti-pris pour la cause des femmes, des enfants et des personnes sans toit, jetés hors de la société, nous montrent ZAPOLSKA engagée. Elle trace leurs portraits et croque leurs silhouettes dans des scènes de la vie quotidienne, dans leurs métiers, à travers la mode, les concours de beauté, ou des parures et des habits, exposées dans les pavillons de l’Exposition Universelle.

Participant directement au Congrès de Femmes, en tant que journaliste, ZAPOLSKA en relate le déroulement et s’inscrit du côté de défenseurs de la condition féminine. Les thèmes évoqués sont mêmes à notre époque et d’une actualité flagrante. Ce sont des articles comme le Bal des Folles, ou Chez Bruant, L’Élysée-Montmartre, ou encore la Leçon de Charcot, L’Art de la Femme, Le Congrès des Femmes.


ZAPOLSKA s’intéresse aussi à décrire la mode des Parisiennes, leur préférences et leur goûts. Elle qui est obligée de bien paraître sur scène en s’habillant chez Worth, est très soucieuse de son apparence, même si ses finances ne suivent pas. C’est au Théâtre Libre d‘ANTOINE qu’elle apprendra la modestie vestimentaire sur scène.

Méticuleusement et avec grand plaisir elle transmet à ses lecteurs en Pologne les tendances et les formes des habits en vogue à Paris. Elle-même s’y prête pour en présenter dans des albums de mode.



samedi 27 septembre 2014

Premiers pas dans la capitale, le théâtre.

Tout en se préparant à jouer sur scène à Paris, Zapolska continue à se consacrer au travail littéraire, et journalistique. Ses écrits sont abondants,  concernent des genres et des sujets variés. Ils témoignent sa curiosité et son intérêt pour la vie et le comportement des gens. 

En tant qu’étrangère, ce qu’elle voit ne se limite pas à une écriture factuelle, à un reportage journalistique. Ses articles, qu’elle écrit avec du talent, passion et audace,  méritent que nous nous y intéresserons de plus près.

En 1892, Zapolska est présentée par la journaliste Séverine à André Antoine, le directeur du Théâtre Libre, où elle trouve une atmosphère propice à son développement artistique. Pour elle c’est une grande chance qu’elle saisit et adhère avec toute sa compréhension à la méthode naturaliste, à une étude du rôle d’après nature, basées sur l’observation de la vie, qu’elle trouve dans le travail avec Antoine.
Antoine lui confie des rôles de composition, des vieilles femmes folles, des  princesses morphinomanes, des paysannes normandes, ou des rôles muets. L’accent, qu’elle combat depuis son arrivée en France, la sert dans ces emplois et elle obtient un véritable succès personnel, dans la pièce "Simone" de Louis de Gramont. 
Ambassadrice de méthode, qu’elle a connue au Théâtre Libre, elle cherchera, après son retour en Pologne, à faire connaître ce nouveau style de jeu qui s’appuie sur la simplicité

Ses articles consacrés au Théâtre en France et à son évolution, rendent hommage à Antoine et tentent à transmettre aux lecteurs polonais les nouveaux styles de jeu, qu’elle a appris en tant qu’actrice. Les articles qui sont consacrés à Antoine et au Théâtre Libre sont suivants : Scandale au Théâtre LibreLe Théâtre Libre.

Une part de ses articles s'appuie sur l’observation et  sur la fréquentation des gens du spectacle et du théâtre. Zapolska rend visite à son professeur d’art dramatique, Talbot, Sociétaire de la Comédie Française à la retraite,  décrit l’atmosphère au Théâtre Libre pendant la séance de répétition avec Antoine. Elle commente quelques pièces de théâtre qui lui semblent intéressantes. Dans l’enceinte de L’Exposition Universelle elle visite le Pavillon Théâtral, en détaillant les objets et des tableaux qui s’y trouvent.


Zapolska et Paris.



Paris que Gabriela Zapolska découvre lors de son arrivée  en 1889, est riche d’invention, des idées créatrices, artistiques, techniques et industrielles, ce que lui permet d’ouvrir et d’élargir sa vision du monde, en lui offrant une palette de nouveaux intérêts et aiguisant sa curiosité. 

C’est  un vaste pôle d’investigation et d’observation ainsi qu'une occasion unique de s’enrichir intellectuellement et artistiquement. En tant que journaliste, elle est la mieux placée pour fréquenter les milieux littéraires et artistiques, de pouvoir observer les changements qui ont lieu et d’élargir sa vision du monde. Paris lui offre une place privilégiée – être aux premières loges s’agissant de discussions artistiques et sociales. 

C’est une période où des écrivains et des hommes et femmes de lettres tels que Oscar Mirbeau, Jules Lemaitre,  Barrès, Séverine et d’autres, ont contribué à élaboration du journalisme moderne. En tant que journaliste, Zapolska est reçue dans des manifestations importantes qui se déroulent dans la capitale et fait partie des invités de la presse où elle partage la tribune à côté des hommes. Grâce à ses fréquentations, Zapolska était placée au bon endroit pour affiner sa plume et pour s’imprégner de ces idées nouvelles qui ont alors foisonné dans des milieux artistiques et littéraires. 

Avec le reste de la presse, elle assiste à des discussions entre les adeptes du courant naturaliste et des courants nouveaux dans l’art pictural, dans la littérature et au théâtre, mais elle accueille aussi chez elle des artistes, des peintres et des écrivains et elle assiste directement à leurs débats. Ses articles, envoyés aux journaux à Varsovie, illustrent de la formidable connaissance qu’avait  Zapolska de l’évolution dans le théâtre et dans la peinture de l’époque.

Nous avons des témoignages de ce processus dans des articles comme « Les nouveaux courants dans l’art », « Sur les scènes étrangères », mais également dans ses lettres à Stefan Laurysiewicz.